Musescore 4 est sorti !

Depuis le 14 décembre 2022, Musescore 4 est sorti !

Un magnifique cadeau de Noël, pour tous les musiciens et éditeurs de musique. En bêta depuis octobre, la version 4 de Musescore est maintenant disponible sur sur son site officiel : https://musescore.org/fr, pour Windows, Mac et Linux. Cette quatrième version apporte son lot de nouveautés, la comptabilité avec les instruments virtuels au format VST, et propose une nouvelle interface visuelle, et une gravure de partition plus intelligente. Nous allons donc voir ensemble, en quoi cette sortie est particulièrement impactante chez les musiciens pédagogues.

Pourquoi nous voulons vous en parler

Cette publication est le premier d’une série sur les outils du métier que la FNAMI souhaite promouvoir.

Nous trouvons qu’il serait pratique que les outils que nous utilisons soient inter compatibles afin de partager le travail pédagogique et de faire à plusieurs ce qui serait peut être impossible seul. Avec les logiciels propriétaires tels que Sibelius ou Finale, on ne peut pas partager simplement les partitions que l’on a créées si notre interlocuteur n’a pas payé lui aussi ces logiciels.

Ce n’est pas le cas avec Musescore : il est gratuit, coopératif, open source et, maintenant, qualitatif. 

Présentation de Musescore

Un logiciel historique

Musescore est historiquement connu comme un logiciel bien pratique, gratuit, apprécié des amateurs, parfois peu esthétique tant au niveau des interfaces, de la partition produite ou de la musique jouée par le logiciel, mais qui l’avantage d’être fonctionnel.

Il n’était cependant pas au niveau des concurrents payants que sont Sibelius, Finale ou plus récemment Dorico.  Les défauts de gravure étaient visibles et il était difficile d’améliorer le son produit par la lecture des partitions.

Un logiciel inégal

Grâce à un fonctionnement open source, où tout-un-chacun peut contribuer au code source du logiciel, il y avait des choses très spécifiques que le logiciel gérait très bien : par exemple les notations de percussions. Et d’autres plutôt mal : par exemple les partitions harmoniques très chargées en altérations et avec des liaisons.

Partage de partitions en libre accès

Le logiciel a déjà une énorme communauté qui produit des partitions de plus ou moins bonne qualité, et permet de les partager via son site : musescore.com

On peut sur ce site consulter les partitions et les “jouer”, changer le tempo, choisir les voix etc… Il faut cependant un abonnement pour pouvoir télécharger et modifier les partitions non-libres de droits, mais pas pour les consulter en ligne.
Muse group, propriétaire de musescore, a un accord avec les éditeurs de partition qui permet à tous les utilisateurs de publier sur le site les partitions qui ne sont pas libres de droits sans risque de poursuite.

Puis, après un rachat, une équipe professionnelle s’est formée pour mettre Musescore au niveau de ses concurrents payants tout en restant gratuit. Cela a mené après une longue attente à la version 4 de musescore, qui amène de nombreuses nouveautées et avantages :

Avantages de Musescore 4

Une interface claire et épurée

Un des premiers changements que l’on remarque sur Musescore 4 est son look. Tout y est plus épuré et plus lisible. Il est désormais possible de choisir le thème, la couleur et le contraste de son interface, pour le plus grand confort des yeux. De plus l’interface est compatible avec les derniers standards d’accessibilité pour celles et ceux qui utilisent un lecteur d’écran ou d’autres outils adaptés à leur situation.

Une gravure professionnelle

Pour celles et ceux qui aiment les belles partitions, utiliser les versions précédentes pouvait être un peu douloureux. Avec la version 4, plus de combat avec le logiciel pour que la partition atteigne des standards de gravure correct, les partitions les plus chargées seront propres et lisibles sans avoir besoin de tout retoucher “à la main”.

Les petites modifications ont été rendues beaucoup plus simples et ne “cassent” pas le reste de votre gravure.

On peut maintenant utiliser le rendu de Musescore au conservatoire sans craindre le regard de vos collègues les plus exigeants!

Des nouvelles banques de sons et VST

Écrire de la musique avec un logiciel de gravure de partition, c’est souvent s’exposer à des instruments virtuels qui sonnent de manière peu réaliste. Il était difficile de pouvoir se rendre compte du rendu véritable des compositions, des arrangements et autres œuvres, quand on en lançait la lecture.

Avec la nouvelle banque de sons Muse Sounds, ce n’est pas moins de 15 Go de nouveaux échantillons orchestraux qui sont proposés, sans compter la multitude d’effets (FX) disponibles. Cette banque “maison” permet de lire à l’avance les partitions pour anticiper les transitions entre les notes, et sort de la technologie midi afin de respecter tous les types de jeu possibles. La différence de qualité est saisissante (à 31m05 si le lien ne vous y met pas automatiquement) : How We Made MuseScore 4 – Music App Design is Challenging!

Par exemple, les changements graduels de tempo sont possibles et les ralentis sont respectés. 

De plus, le logiciel est désormais compatible avec les VST, ces instruments virtuels, permettant ainsi de choisir précisément le son et la texture que l’on veut donner à ses compositions.

Il devient maintenant envisageable d’écrire avec musescore une partition d’accompagnement et d’utiliser l’audio généré automatiquement sans avoir l’impression de massacrer les oreilles des enfants.

Toujours libre et gratuit

Avec son nouveau look, ses nouvelles fonctionnalités, sa nouvelle banque de sons et sa compatibilités avec les instruments virtuels au format VST, on pourra croire que Musescore est devenu un logiciel payant. Mais il n’en est rien, Musescore est totalement et entièrement gratuit et libre, avec toutes ses fonctionnalités de disponible. De quoi ravir tous les budgets.

Inconvénients de Musescore 4

Des instabilités et des lourdeurs

Là où la version précédente de musescore tournait facilement sur du matériel très vieux, cette nouvelle version a eu très peu de temps pour être optimisée et souffre de lourdeurs : le nouveau playback assassine les vieilles cartes son, les menus peuvent mettre du temps à s’ouvrir, et le logiciel peut tout simplement se figer, même sur des ordinateurs aux configurations performantes. Il faudra sûrement encore un peu de temps pour que les développeurs puissent nous offrir une version plus fluide et plus optimisée.

MuseHub, pratique mais pas encore efficace

MuseHub est une application centralisant Musescore et les autres logiciels de la suite comme Audacity. Cette application donne aussi accès aux banques de sons et permet de tenir le tout régulièrement à jour. Mais comme son nom l’indique, il s’agit d’un logiciel supplémentaire à installer, qui à tendance à consommer pas mal de ressources de l’ordinateur, et qui souffre aussi d’une certaine instabilité. De plus, il faut les dernières versions de WIndows et Mac pour pouvoir l’installer. Il est toutefois possible de télécharger Musescore 4 sans passer par le hub.

Conclusion

Un outil complet

Musescore est donc un outil pratique, puissant et gratuit qui peut faciliter la vie des professionnels de la musique. Même si nous savons que tous les MI n’écrivent pas toutes les partitions de toutes les chansons qu’ils enseignent, encore moins avec un accompagnement ou un arrangement complexe, nous espérons que cela peut inspirer plus de coopération et de partage dans les équipes avec un contenu de qualité.

L’enjeu du partage libre

Il y aussi un enjeu fort : la propriété intellectuelle et l’espoir d’être édité. Les auteurs de cet article (qui ne représentent pas la Fnami) pensent que la partie pédagogique de notre travail – pour laquelle nous sommes déjà payés – gagne à être partagée gratuitement et librement. Le niveau de qualité globale de ce que nous proposons ne peut qu’augmenter par l’enrichissement mutuel de nos contenus et nos méthodes.

Cette publication est la première d’une série mensuelle de publications un peu plus longue sur différents aspects du métiers de MI, proposée par le pôle Communication de la fnami.

Bastien Ragot et Augustin Deprez, musiciens intervenants

Auteur de l’article : Webmaster Fnami

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