La Fnami était présente lors du 30ème congrès de l’European Association for Music in Schools (Association européenne pour la musique dans les écoles) dite EAS, que nous avons récemment rejoint. Ce congrès a eu lieu du 24 au 27 juin à Lyon, avec des présentations d’articles de recherches mais aussi des ateliers pratiques et des ateliers de création, le tout en anglais. Il avait pour thème : Liberté, Équité, Créativité ! Innover et inventer la musique en classe.
Dumiste : Une spécificité française méconnue et appréciée
Nous avons pu nouer des contacts avec beaucoup de professeur.e.s de musique européen.ne.s, et il y a eu de la curiosité et de l’intérêt pour notre métier méconnu à l’international. En effet, peu de nos condisciples étrangers travaillent dans des conditions comparables aux nôtres. Soit ce sont des professeurs d’éveil en conservatoire, soit ce sont des formateurs et formatrices en musique pour les enseignant.e.s du premier degré généralistes. Notre métier de [spécialiste allant dans les écoles en duo pédagogique avec les enseignants généralistes du premier degré en dehors de la classe] a beaucoup intéressé les pédagogues étrangers. La largeur du spectre sur lequel nous travaillons (sans programme musical précis et prédéfini) et le fait de s’adresser à (potentiellement) tous les élèves des écoles ont été perçu comme une chance et une force.
La recherche dans une période difficile
La recherche en éducation musicale semble balbutiante. Il y a de beaux articles pour les niveaux collège et lycée et une place de plus en plus importante donnée à l’improvisation et la création des élèves et/ou des enseignant.e.s depuis dix ans. Les articles concernant le primaire sont assez rares et les dernières années (COVID) ont été peu propices à la recherche appliquée.
Une fracture « classique » toujours présente
On retrouve une fracture entre un enseignement dit « classique », et un enseignement « pratique » de la musique. Nous avons assisté à des séances proposées par des personnes Tchèques ou d’Afrique du Sud qui auraient totalement pu être signées par des dumistes. Ainsi que des contenus plus classiques proches de ceux qu’on peut croiser dans certains conservatoires français pour des enfants lecteurs et spécialistes. Il est agréable de constater que quand les gens font le même métier que nous (de la musique pour des groupes d’enfants non-lecteurs et non spécialistes), les méthodes, le répertoire, l’énergie et l’enthousiasme se ressemblent beaucoup.
L’égalité comme idéal lointain
Conscient.e.s que ce genre d’évènement rassemble des personnes privilégiées, il y a eu des réflexions sur les professionnels précaires, les inégalités femmes-hommes et les publics ayant peu accès à la culture et les limites de l’exercice de la « conférence » pour en parler.
Une demande de coopération internationale forte
Même si les métiers et les conditions de travail sont légèrement différentes, les problématiques liées aux différentes tranches d’âges sont très similaires. Nous pourrions travailler collectivement sur des sujets tel que le répertoire, les ressources pédagogiques, les outils de partage de partitions etc. En ce sens, nous souhaiterions être présent à Dublin lors du prochain congrès de l’EAS et peut être y proposer un atelier présentant les spécificités de notre métier.
Le futur
Il est malgré tout radieux, notre métier semble stratégique politiquement pour les conservatoires, pour les politiques culturelles et il est au cœur des thèmes en vogue de la recherche en pédagogie musicale.
Bon mois de juin à toutes et à tous et joyeux spectacles !
Quelques liens en anglais et en allemand :
– « Participation arts » de François Matarasso en 2019
– « Collaboration » de Terkessidis en 2015
– « Elementary composing » de « Roszak » en 2014